QUELLE CAMPAGNE POUR LES EUROPÉENNES ?
CAMPAGNE POUR LES ELECTIONS EUROPEENNES . Ouverture de la campagne fin novembre.
La France est suspendue, comme figée en attendant le remaniement.
Certes, tous attendent la nomination du successeur de Gérard Collomb.
Francois Bayrou, lors du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, le 14 octobre, vient encore de déclarer qu’il ne voulait pas devenir ministre. « Il se trouve que je n’ai aucune envie de redevenir ministre, c’est simple, c’est clair ». On peut espérer, toutefois, que le «coup de gueule» de Jean-Louis Bourlange , député MoDem, contre l’hégémonie de l’allié LREM, laisse la possibilité à des ministres MoDem d’exercer des responsabilités gouvernementales.
En attendant, les élections européennes ne semblent pas ouvertes , la campagne officielle débute fin novembre. Et rien ne bouge !
Les sondages ne sont pas bons.
Très peu de têtes de liste sont connues, les listes en attente.
En France, seule Marine Le Pen semble en campagne
Elle parade aux côtés de Matteo Salvini, le nouveau vice-président du Conseil italien, Matteo Salvini, égérie des partis d’extrême droite européens. Elle ne cesse de s’afficher avec lui, de vanter son action et son efficacité.
Invitée jeudi 11 octobre des « Quatre Vérités », sur France 2, la présidente du Rassemblement national (RN) a ainsi déclaré :« Salvini a démontré qu’il était possible de maîtriser les flux migratoires, grâce à une politique dissuasive d’immigration. Les demandes d’asile ont déjà diminué de 65% vers l’Italie. La fermeté, cela fonctionne ! »
C’est faux !
Matteo Salvini est devenu président du conseil le 1er juin. Selon d’asile ont été déposées en mai 2018. En juillet , chiffre le plus récent disponible, le nombre des demandes s’établissait à 3 995, soit une chute non de 65 % mais plutôt de 15 %. Et rien n’indique qu’il y ait un lien entre l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite et cette baisse. Il suffit de regarder les chiffres sur une plus longue période pour constater que le reflux des demandes s’est amorcé bien avant l’arrivée au pouvoir du chef de file de la Ligue, tout au long de l’année 2016
Autre rappel : l’Italie est un pays d’arrivée des migrants, mais nombre d’entre eux n’y restent pas, préférant aller ailleurs en Europe. De fait, si on compare les demandes d’asile de l’Italie et de l’Allemagne, la seconde est largement au-dessus de la première. Quant à la France, on voit bien l’inversion des courbes à la fin de 2017, avant, donc, l’arrivée au pouvoir de M. Salvini.
LUTTONS CONTRE LES FAKE NEWS, les contre-vérités, les distorsions, les mensonges!
Ainsi sur le plan économique, surveillons les arguments, les contre-vérités.
Dès l’ arrivée au pouvoir de Matteo Salvini et de Luigi Di Maio, le tndem a provoqué la défiance des marchés qui a fait flamber les taux d’intérêt. Démagogie du gouvernement et économie font rarement bon ménage. (alors que la BCE a soutenu l’Italie pendant des annéespar des interventions massives)
Les deux alliés ironisent sur le Spread.(Le spread permet ainsi de mesurer la plus ou moins grande confiance que acteurs de marché accordent aux actifs d’un pays (soit sa prime de risque) par rapport aux titres du très solvable Etat allemand. L’écart entre les taux souverains allemand et italien ne cesse de se creuser. )
A chaque fois que le Trésor italien se présente sur les marchés des capitaux pour proposer des obligations italiennes, les investisseurs exigent en contrepartie une hausse du rendement de ces mêmes obligations.
Le laxisme budgétaire et l’endettement sont en fait une dangereuse perte de souveraineté économique au profit des marchés, à l’inverse d’une reconquête de leur souveraineté que prônent ces mouvements.
Il va falloir lutter, montrer les mensonges, lutter pour les Européennes.
INQUIETUDES: FRONT ANTI UE de Matteo Salvini à la Pologne, en passant par Vicor Orban
Car, face à Viktor Orban, les Européens se montrent globalement impuissants pour infléchir ses positions, même lorsque la confrontation entre la Hongrie et la majeure partie de l’UE se fait de plus en plus brutale, dans le contexte de l’éclatement de la crise migratoire en 2015. Le dirigeant hongrois s’oppose sèchement aux propositions de Jean-Claude Juncker de répartir les demandeurs d’asile dans l’ensemble des Etats membres sur la base de quotas. Fédérant autour de lui les pays du groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie), Viktor Orban développe plutôt le concept de « solidarité flexible« . Une manière policée d’affirmer que l’UE sera incapable d’imposer l’accueil de migrants aux pays qui y sont opposés, et peu importe que la charge ne revienne qu’à une poignée d’Etats du pourtour méditerranéen.
En 2016, Viktor Orban va jusqu’à convoquer un référendum pour faire approuver par ses électeurs le rejet des quotas de répartition voulus par Bruxelles. Une consultation approuvée à 98% des votants, mais qui n’a suscité que 40% de participation, invalidant le scrutin et atténuant fortement la démonstration de force du chef du gouvernement
D’outrances, de provocations en entorses aux valeurs de l’Union européenne, Viktor Orban prend logiquement le risque de se voir mis au ban, à l’image de la Pologne, et de perdre le soutien si précieux du PPE groupe consrervateur au PE où siègent les LR français). Le dernier vote au PE (14 septembre) a appelé à des sanctions contre Budapest qui bafoue les valeurs démocratiques . Si certains apparaissent mal à l’aise, comme les membres scandinaves du PPE, d’autres ne sont pas loin de partager ses vues, notamment sur le plan migratoire. Tandis qu’une grande majorité du parti s’accorde à reconnaître sa légitimité électorale et à penser que l’exclure du parti ne ferait que renforcer sa radicalité.
Votons aux éléctions européennes pour affaiblir ces conservateurs!
A l’approche des élections européennes de mai 2019, la donne pourrait toutefois changer.
De fait, soutenir une personnalité aussi clivante que Viktor Orban a de quoi constituer un handicap de taille pour des partis conservateurs de plus en plus concurrencés par des formations d’extrême droite et/ou antisystème. C’est ce qui a incité, en septembre dernier, la plupart des membres du PPE à « lâcher » le Premier ministre hongrois, visé par un rapport du Parlement européen pour ses infractions à l’Etat de droit. Même la CSU bavaroise et l’ÖVP autrichien, d’ordinaire plutôt complaisants vis-à-vis du Fidesz, n’ont pas soutenu Viktor Orban, le laissant esseulé avec une poignée de soutiens, venus notamment de Forza Italia de Silvio Berlusconi et d’une partie des Républicains de Laurent Wauquiez.
Il faudra donc être vigilant sur ce front anti UE qui nous menace.
Steve Bannon, ce sulfureux ex-conseiller du président américain Donald Trump, veut toujours fédérer ces mouvements anti européen; il veut créer une fondation en Europe afin de mener une révolte xénophobe, anti immigration. Il semble lâché pour l’instant par Marine Le Pen (n’aurait-elle pas apprécié qu’il vante les mérites de sa nièce et non les siens, lors du 16 e congrès du FN, pas encore RN).
CAMPAGNE STYLE ET TON ?
Il faudra se méfier également des fausses informations par des « trolls » de pays voisins qui déjà financent la plupart des mouvements extrémistes.
Peut-être faudra-t-il comme, M.Asselborn ministre des affaires étrangères du Luxembourg depuis 2004, parler franchement : il s’est signalé en 2016 en demandant que la Hongrie soit exclue de l’Union européenne pour avoir élevé une barrière anti migrants, enfreignant ainsi selon lui les « valeurs » de l’Union européenne. Un précurseur.
J.Asselborn , dans un conseil de l’union européenne (conseil des ministres) lâche un « merde », et se fâche : il accuse Salvini d’utiliser « des méthodes et le ton des fascistes des années 30 ». La polémique a amusé les medias Cela a permis à l’Italien de relancer l’affaire pour se faire un peu de publicité.
Plus sérieusement, la campagne devra être musclée pour ces européennes. Pour ne pas laisser dire les anti européens, il faudra, comme Asselborn, sortir parfois de ses gonds pour ne pas laisser déformer la vérité.
Comment croire que le scrutin ne doit être qu’un scrutin français, anti-Macron comme le dit Jean-Luc Mélenchon?
Battu à la présidentielle, vexé, humilié, il veut sa revanche dans les urnes, même si le scrutin n’a rien à voir, il veut rejouer la présidentielle.
Peaufinez vos arguments, venez faire campagne avec nous!
Réunion le 27 octobre à Auray, 15h30 salle Hélène branche pour discuter de la campagne.
Armelle Séité-Salaün