
Actualités Démocrates d’Europe du 17 octobre 2016.
RÉFORMER L’EUROPE
D‘après E.Labaye & P. Lamy une nouvelle vision et des projets concrets pourraient aider à remettre l’UE sur les rails.
Il y a un peu plus de 7 mois, le McKinsey Global Institute lançait un appel à contributions sous forme d’un concours pour faire émerger des propositions visant à redynamiser le projet européen.
Le nombre des réponses montre que le sujet passionne partout dans le monde. La moitié des auteurs sont européens, beaucoup ont moins de 30 ans. Si les solutions sont souvent novatrices, les essais traduisent une perception plutôt sombre de l’Europe. Parmi les principaux reproches adressés : l’U E ne parvient pas à articuler un projet riche de sens, ses dirigeants semblent détachés des préoccupations quotidiennes de la population et que, dans un monde en mutations, l’idée de l’Europe n’est plus source d’inspiration ni de réconfort pour ses citoyens et 3 types de solutions…
Un auteur de moins de 30 ans, explique que les réformes font l’objet d’opposition, sauf si les perdants sont indemnisés. Parmi les «réformes rémunérées» : offrir aux travailleurs des secteurs subissant les effets de la concurrence étrangère, des titres financiers indexés sur la croissance du PIB, pour toucher les dividendes du changement.Les contributions des lauréats ainsi qu’une synthèse des thèmes majeurs des autres contributions sont disponibles sur le site du McKinsey Global Institute.
L’EUROPE POST-BREXIT : LA GUERRE DES ROSE
«La seule bonne nouvelle du discours de T. May, c’est l’activation de la procédure de sortie (article 50 du traité sur l’UE) avant fin mars 2017, ce qui est logique si la Grande-Bretagne veut être partie avant les élections européennes de juin 2019, les négociations devant durer 2 ans maximum. Mais elle est allé plus loin, tranchant en faveur des Brexiters les plus durs : «il n’y aura donc pas de moyen terme. Le peuple a voté pour quitter l’Union, ce qui signifie que nous allons quitter l’Union». Elle a écarté le «modèle norvégien» ou «le modèle suisse» et tout compromis qui entamerait la souveraineté pleine et entière de son pays : «certains ont évoqué un échange entre contrôle de l’immigration et commerce avec l’Europe, voie sans issue…Nous déciderons nous-mêmes de l’immigration».
La livre plonge Une ligne dure, contestée par personne, contrairement à ce qu’on aurait pu craindre… et tous les signaux économiques et financiers virent au rouge vif, comme la chute de la livre, au lendemain du discours de T. May et surtout de F. Hollande.
Désormais, chacun sait que la rupture, en 2019, sera claire et nette et les acteurs économiques vont devoir s’y préparer. Ce qui ne veut pas dire qu’ensuite un accord de libre-échange, ainsi que divers accords de coopération, ne pourront pas être conclus. Ce qui est sur, désormais, c’est que Londres ne retrouvera jamais un libre accès au marché intérieur : «même avec le CETA (le traité entre l’UE et le Canada), il y a des conditions à respecter : les produits doivent respecter la législation communautaire», souligne-t-on à Paris. Et, surtout, l’accès au marché financier n’est rien moins que garanti, d’autant que ce n’est pas forcément l’intérêt des Européens de le permettre… Michel Barnier, négociateur de la Commission, se prépare de longues nuits blanches et des lendemains migraineux.
Les Écossais pourraient être rappelés aux urnes : le positionnement britannique a poussé la première ministre écossaise à proposer un référendum, estimant que le vote pour le Brexit a changé les termes d’appartenance au Royaume-Uni.
L’Écosse dispose d’un gouvernement et d’un parlement régional. Elle a voté à 62% pour rester dans l’U E et entend garder des liens forts avec l’UE. Or T. May, refuse que les parlements régionaux votent sur ses négociations avec ses 27 partenaires européens..
La 1ère ministre écossaise dénonce l’action du gouvernement qui attise la «xénophobie» des Britanniques, faisant des immigrants européens «des boucs émissaires». Elle souligne que l’intransigeance de l’exécutif britannique sur l’immigration aurait pour conséquence de couper le Royaume-Uni au moins en partie du marché unique européen.
L’EUROPE AU PIED DU MUR DE LA COP 22
s’engage dans des promesses très théoriques de financement avant la COP 22.
Le Conseil Ecofin, s’est réuni le 11 octobre pour une participation aux objectifs mondiaux de «financement climat», avant la réunion internationale de Marrakech. Lors de la COP 21, les dirigeants des pays développés s’étaient engagés à dégager 100 Mds de dollars par an d’ici 2020 pour financer l’adaptation au changement climatique des pays en développement.
Pour l’heure, les financements décomptés par l’OCDE restent éloignés des promesses : 57 Mds de dollars, -chiffre contesté par certains pays en développement, telle l’Inde, qui l’a jugé surévalué-. La promesse d’une contribution équitable demeure assez vague dans les conclusions de l’Ecofin :«il n’y a rien de concret dans le texte, les ministres des Finances ne précisant pas comment ils augmenteront leur aide» (selon Oxfam France)..
Avant de s’engager sur un objectif chiffré, les États membres ont donné mandat à la Commission européenne pour établir un récapitulatif des financements climatiques des 28 en 2015. Cette évaluation devra être adoptée avant la conférence de Marrakech. Le calendrier devrait être tenu, car tous les grands États de l’UE ont communiqué leurs chiffres; Elle devrait prendre en compte «les financements climat provenant de budgets des états et aussi ceux des institutions publiques dédiées au développement» et exclure les financements privés. Dans un document de travail de 2011,la Commission avait travaillé sur la question, estimant que l’objectif était atteignable «en partant du principe que la participation de l’U E pourrait représenter un tiers du total».
SOURCES : «Les Coulisses de Bruxelles» JEAN QUATREMER 9/10/2016 http://bruxelles.blogs.liberation.fr/2016/10/08/brexit-la-guerre-des-rose/
EURACTIV 13/10/2016 http://www.euractiv.fr/section/royaume-uni-en-europe/news/les-ecossais-pourraient-etre-rappeles-aux-urnes/