Actualités Démocrates de France du 6 octobre 2014.
« La Vérité est la clé de l’adhésion du peuple aux changements nécessaires ».
Tout est dit !!
1er octobre Jean-Jacques Bourdin :
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La France est-elle en danger ?La France risque chaque jour un accident grave, systémique ou sismique, parce que nous nous sommes assis sur une montagne de dette dont pour l’instant nous n’arrivons pas à sortir, à cause d’une politique qui n’est pas clairement définie et qui à mon sens mérite d’être changée.
La dette : 2023 milliards d’euros. L’Allemagne à 2065 milliards et l’Italie sont plus endettées que nous ! Non : un pays de 65 millions d’habitants et un pays qui en a 30 % de plus, ce n’est pas la même chose !
La France a besoin d’emprunter, chaque jour ouvrable, un milliard d’euros, pas pour construire des chemins de fer, des canaux, des routes performantes, pas pour améliorer la vie des gens. Uniquement, pour payer les feuilles de sécurité sociale, les fonctionnaires ! Nous nous endettons pour le train de vie courant ! je le répète – je ne dis pas cela par volonté de parler à la première personne – j’ai mené ce combat depuis bien longtemps !
Tous les gouvernements successifs de droite et de gauche, ont puisé dans cette facilité qui consistait à aller tous les jours à la banque pour acheter de quoi vivre au-dessus de ses moyens. Il ne suffit pas de déplorer la situation : il faut aussi que nous pensions à la politique différente qu’il faut mener pour sortir de cette affaire.
Je regardais les chiffres annoncés par le gouvernement : la croissance est de 0,4 % cette année 1 % en 2015 ce sont ses prévisions ; 1,7 % en 2016 ; 1,9 % en 2017. Est-ce raisonnable ? La barre des 3 % est déjà extrêmement élevée. La vraie mesure c’est ce que l’État ou la collectivité publique dépense par rapport à ce qui rentre dans les caisses. Et donc cette mesure de 3 %, 4 %, 4,5 %, 5 % est une mesure un peu trompeuse.
Il y a des solutions ? Oui.
François Fillon annoncequ’il faut faire 110 milliards d’économies en 5 ans, supprimer 600 000 postes de fonctionnaires, passer le temps de travail de 35 à 39 heures dans la fonction publique… Nicolas Sarkozy dit lui, qu’il faut revenir sur le statut des fonctionnaires. Qu’avancez-vous comme idée ? Ce n’est pas seulement avec la serpe ou le sécateur que l’on peut reconstruire un pays.
Alors comment fait-on ? il n’y aura pas d’économie substantielle sans changement de l’organisation de l’État, des collectivités locales, de la sécurité sociale.
Cela veut dire que les pouvoirs sont faibles ? les pouvoirs manquent de vision. Exemple : On vient d’annoncer une réforme des régions qui est délirante ! Elle ne fera pas une seule économie et elle bouleversera ce qu’est l’idée même de région. Une région, ce sont des communautés humaines qui ont la même histoire et la même identité et qui donc choisissent avec la même volonté leur propre destin. Donc tout ceci est en train d’échouer. Il n’y aura pas d’économie, pas de meilleure organisation de la dépense sans une organisation différente et revue !
Cela veut dire qu’il faut tout bouleverser ? Les institutions, l’aménagement du territoire. Dans la Sécu, l’organisation des urgences ne va pas. Il y a là un enjeu de 3-4-5 milliards. C’est très simple à faire, pour l’instant c’est fait expérimentalement mais ce n’est pas répandu.
Vous seriez favorable à la suppression du Sénat ? Non, je ne pense pas qu’il faille le faire de cette manière là.
Mais il y a des pays qui ont supprimé, la Suède par exemple. l’Allemagne marche bien et a 2 instances pour examiner la loi : l’une qui représente les citoyens et l’autre les organisations régionales ou les grandes villes. Est-il d’ailleurs raisonnable d’avoir un Conseil économique et social ? Qui sait ce que délibère, vote, dit le Conseil économique et social ?
Que peut-on faire ? On peut diminuer de 30% ? 30% c’est trop. Mais on peut, arriver à une organisation qui dépense moins et serve mieux. Rendre plus de services, faire mieux son travail. La question principale, c’est «Est-ce que cet Etat – son école, ses services de santé, de sécurité – fait son travail ?» Il ne suffit pas de faire des économies par une réorganisation, il faut, repenser pour que les choses marchent mieux. Exemple typique l’école. Vous ne pouvez pas dire que l’école fait son travail quand elle se trouve à laisser 30% des élèves sans la lecture, l’écriture, le calcul, les instruments élémentaires de l’économie.
Chaque fois qu’un gouvernement, quel qu’il soit, propose des réformes, il se heurte. Regardez les pilotes de ligne, à toutes les professions règlementées. Les responsables politiques sont des menteurs ?
Ils se sont tous fait élire avec des promesses intenables, ce qui est une forme avérée et nuisible de mensonges. Vous savez que mon dernier livre s’appelle De la vérité en politique, parce que je pense que la vérité est la clé de l’adhésion du peuple aux changements nécessaires. Le jour où vous aurez ce pouvoir, vous aurez des institutions compréhensibles par tout le monde, des débats que l’on pourra suivre, une manière de prendre des décisions dans lesquelles les citoyens sentiront qu’ils sont pris au sérieux, là vous aurez adhésion aux changements nécessaires. Et le jour où vous avez de grandes difficultés sur un grand sujet, que fait-on ? On fait un référendum.
C’est ce que propose Nicolas Sarkozy. Oui, Nicolas Sarkozy a fait à peu près exactement le contraire par exemple sur le référendum sur l’Europe. Parce qu’il avait été mal expliqué, le peuple a dit non, alors il a détourné le référendum.
PROCHAINS PASSAGES MÉDIAS :
Marielle de Sarnez, invitée d’Olivier Galzi i>Télé 09/10/14 à 22h15
Robert Rochefort, invité de Nicolas Beytout www.lopinion.fr 13/10/14 08h30 EN DIRECT