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Adieu MADIBA. | Modem 56
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MANDELA
 

Adieu MADIBA.

Ce 5 décembre 2013, à quatre vingt quinze ans, Nelson Mandela vient de nous quitter…..Mélange à la fois de Ghandi et de Martin Luther King, il émanait de sa personne un charisme que, vraisemblablement, seules quelques personnalités possèdent par siècle.
Issu d’une famille royale de l’ethnie Xhosa, (occupants primaires du Transkei, aujourd’hui province du Cap oriental) qui formait avec l’ethnie Zoulou (occupants primaires du Kwazulu-Natal (Durban) la principale résistance ,d’abord à l’occupation Boers (Hollandais et Français huguenots), puis à l’occupation britannique.
Après des études primaires et secondaires dans une mission méthodiste, il poursuit des études de droit à l’Université de Fort Harare (la seule qui à l’époque acceptait les étudiants noirs).
Nelson Mandela entre à l’ANC (African National Congress) en 1944, pour lutter contre la politique de ségrégation raciale menée par la minorité blanche. Devenu avocat, il participe, sous l’influence de Ghandi, à la lutte non violente contre les lois de l’apartheid, mises en place par le gouvernement du Parti national à partir de 1948.
La lutte pacifique ne donnant pas les résultats escomptés, Nelson Mandela fonde, en 1961, la branche armée de l’ANC après que cette dernière eut été interdite (en 1960). Commence alors une campagne de sabotage contre installations publiques et militaires. Arrêté par la police Sud-africaine, il est condamné en 1963 à la prison et aux travaux forcés à perpétuité.  À la fin de son procès, il termine sa déclaration par cette phrase restée célèbre
« Toute ma vie je me suis consacré à la lutte pour le Peuple Africain. J’ai combattu contre la domination blanche et j’ai combattu contre la domination noire. J’ai chéri l’idéal d’une société libre et démocratique dans laquelle toutes les personnes vivraient ensemble en harmonie et avec les mêmes opportunités. C’est un idéal pour lequel j’espère vivre et agir. Mais, si besoin est, c’est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir. »
Emprisonné sur l’île prison de Robben Island au large de Captown, il devient un symbole de la lutte pour l’égalité raciale et bénéficie d’un soutien international croissant.
En 1982, après y avoir passé 19 ans et contracté la tuberculose, il est transféré à la prison de Pollsmoor dans la région du Cap, en compagnie des autres dirigeants de l’ANC. En 1989, avec la chute de l’empire soviétique, principal soutient de l’ANC, Pieter Botha , alors président de l’Union Sud-Africaine, entrevoit une fenêtre d’opportunité pour mettre fin au conflit avec l’ANC et entame des négociations avec Nelson Mandela.
Victime d’un accident vasculaire cérébral, Pieter Botha est remplacé à la présidence Sud-Africaine par Frederik de Klerk, qui aura l’intelligence de poursuivre sur la même voie.

Le 2 février 1990, le Président de Klerk annonce la levée de l’interdiction de l’ANC et de plusieurs autres organisations anti-apartheid. Nelson Mandela est libéré le 11 février 1990, après 27 années
d’emprisonnement. Commence alors la mise en commun de deux visions et de deux intelligences, celles de Mandela et de Klerk, qui durant quatre années vont oeuvrer ensemble pour l’élaboration d’une nouvelle constitution Sud-Africaine, d’abord transitoire puis définitive.
Ils évitent la guerre civile entre les partisans de l’apartheid, ceux de l’A.N.C. et ceux de l’Inkhata à dominante zoulou, par la recherche permanente du consensus, ce qui leur vaudra de recevoir conjointement le prix Nobel de la Paix en 1993.
Son élection à la présidence de l’Afrique du Sud le 27 avril 1994 consacrera cette alliance. Père d’une Afrique du Sud multiraciale et pleinement démocratique, qualifiée de nation«arc en ciel», Mandela a su gagner le coeur de la minorité blanche dont il avait combattu le pouvoir et la brutalité.
L’un de ses plus beaux gestes de réconciliation remonte au 24 juin 1995. Ce jour-là, l’équipe de rugby des Springboks, longtemps symbole du pouvoir blanc, remportait la coupe du monde à Johannesburg et Nelson Mandela, vêtu du maillot de l’équipe, remit   en personne le trophée au capitaine Springboks.
Après la fin de l’apartheid et son élection à la la présidence Sud-Africaine, j’ai eu l’honneur de  lui serrer la main et c’est un souvenir qui est et restera gravé dans ma mémoire.
 Au même titre que ce que je considère comme l’une de ses plus célèbres phrases :

« L’éducation est l’arme la plus puissante que vous puissiez utiliser pour changer le monde »

Jean-Yves Tréguer
 

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