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Édito du 17 octobre 2016. | Modem 56
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Édito du 17 octobre 2016.

ALEP, CONTRE LES BARBARES BACHAR ET POUTINE, QUE FAIRE ?

Les forces de B.-El-Assad et de V. Poutine bombardent sans relâche Alep, deuxième ville syrienne, ou ce qu’il en reste. Le quartier Est de la ville est devenu «l’enfer sur terre» selon l’ONU. Alep comptait 1,7 millions d’habitants en 2009. Aujourd’hui, il en reste 250.000 dont 100.000 enfants qui sont prisonniers dans leur ville et risquent de mourir à tout instant sous le déluge de feu des barbares que sont les dirigeants syriens et russes. 
Il s’agit de véritables crimes contre l’humanité et la communauté internationale se montre impuissante pour arrêter ce massacre. P. Cochez, dans «La Croix», décrit la situation : «A Alep-Est, les forces de Damas et leur allié russe semblent appliquer la même stratégie que dans d’autres villes prises aux rebelles : isoler la cible de tout secours, épuiser sa population avant de la faire sortir sous bonne garde. Ce fût le cas au début de l’année à Deraa.
«Actuellement, personne ne peut sortir d’Alep-Est et personne n’a les moyens de secourir la ville» affirme L. Fakih (Human Rights Watch-HRW) depuis Beyrouth».
édito 2Le projet de résolution présenté par la France pour l’arrêt des bombardements sur Alep a été rejeté par le Conseil de sécurité des Nations-Unies. Sur 15 membres, seules Russie et Venezuela ont voté contre. La Chine s’est abstenue, se dissociant pour la 1e fois de la Russie. C’est la 5e fois que la Russie utilise son droit de veto sur le dossier syrien. La contre-proposition russe appelant à l’arrêt des hostilités, sans arrêt des bombardements, avec le soutien de la Chine, de l’Egypte et du Venezuela, a été également rejetée.
«Courrier International» consacre plusieurs pages à ce dossier. Pour Bilal Abdul Kareem dans le journal londonien «Middle East Eye» rien de concret n’a été fait pour stopper le dictateur. «Au bout de cinq ans, le conflit syrien ne peut plus être réglé par des négociations entre des puissances qui n’ont d’ailleurs pas l’intention d’en mener…Un personnage célèbre a dit que «la seule chose qui permet au mal de triompher est l’inaction des hommes de bien».
Dans les faits, Bachar-El-Assad a pu tuer un demi-million de personnes à la télévision, régulièrement utiliser des armes chimiques, pris pour cible des hôpitaux et des équipes de secours, laisser mourir des prisonniers de faim et bombarder des habitations civiles. Tous agissements ont été filmés. Le monde indigné, a vu ces images défiler devant ses yeux.
Mais l’indignation et l’action sont deux choses distinctes…La conclusion qu’on peut en tirer est qu’il n’y a pas de volonté internationale de faire preuve de la même agressivité que la Russie (rappelons-nous les évènements de Crimée) et que le monde le sait parfaitement…C’est pourquoi, l’idée qu’un gouvernement nouveau et inexpérimenté puisse accéder au pouvoir fait peur. Pour l’Occident, c’est un cauchemar d’imaginer l’arrivée d’un pouvoir islamique en Syrie». Omar Kaddour, dans le quotidien londonien Al-Hayat écrit : «Le monde arabe reste muet face au massacre commis à Alep par les trois forces occupantes du pays, à savoir l’alliance entre Moscou, Téhéran et Damas. Ce silence s’explique par la légendaire impéritie des leaders arabes, mais aussi par la résignation des populations, qui subissent sans broncher ce qui arrive parce qu’elles savent que se révolter ce serait se faire massacrer par leurs propres dirigeants…Quand la population se révolte pour dire «nous existons» et qu’elle se fait tuer en réponse. Quand la seule réponse de la communauté internationale est le silence, l’impression amère de la population est d’exister moins que jamais, sinon à travers l’image du terroriste ou du réfugié».
édito 4Ce qui se passe actuellement à Alep est bien sûr un drame humain épouvantable, un véritable crime contre l’humanité. Mais il ne sert à rien de dénoncer ces «crimes de guerre» comme dit J. Kerry, secrétaire d’Etat américain, si l’on ne veut rien faire. Cette impasse diplomatique fait que le massacre va continuer et que la tension internationale va monter encore d’un cran.
Le risque de conflit mondial me semble être l’un des plus forts depuis la fin de la guerre froide. Obama est en fin de course et ne veut rien faire. Poutine pousse son avantage à fond pour montrer sa force à l’Occident, mais sa population souffre de toutes les sanctions économiques imposées par l’Europe et les Etats-Unis. Les Etats arabes sont d’une lâcheté et d’une fourberie incroyables. L’Europe brille par son absence et son manque de courage. Seule la France, il faut le reconnaître, essaie de faire bouger les lignes dans un but humanitaire, mais elle est bien seule et sa parole n’a plus beaucoup de crédit. La situation est donc explosive et le moindre incident pourrait se transformer en déflagration. La lutte fratricide entre les sunnites et les chiites ne s’arrêtera pas de sitôt.
Nous ne devrions pas prendre parti dans ce conflit politico-religieux et nous devrions continuer de parler avec tous les acteurs, notamment la Russie et l’Iran. Poutine était attendu à Paris dans les jours qui viennent. Fallait-il ne pas l’accueillir, alors qu’il bombarde des populations civiles syriennes ? Fallait-il au contraire le recevoir pour dialoguer et redonner espoir à la diplomatie ? Les deux positions se comprennent. Si le débat démocratique était réel et respectueux, François Hollande aurait consulté toutes les forces politiques avant de prendre la décision de le recevoir ou non, pour que sa position soit celle de la France et ne puisse pas faire l’objet de critiques mesquines à portée électorale. Devant le risque important de déflagration mondiale avec des conséquences sans doute dramatiques, je pense qu’il aurait été sans doute était préférable de le recevoir, mais avec des représentants de l’opposition (peut-être Gérard Larcher président LR du Sénat). La présence du président du Conseil européen, le polonais D. Tusk aurait renforcer la position de François Hollande.
édito 5Dans les pays arabes on constate que seuls les tyrans maintiennent le calme, mais au prix de milliers de victimes. Leur neutralisation n’a jamais ramené la paix. C’est un triste constat. N. Sarkozy a reçu en grande pompe le dictateur libyen en décembre 2007. Kadhafi a même reçu ses invités dans une grande tente montée à son intention dans le parc de l’hôtel Marigny sur les Champs Elysées. Le philosophe Bernard-Henri Levy avait réagi avec force en disant : «On n’invite pas en visite d’Etat un grand terroriste et un preneur d’otages international comme Kadhafi».
De même, pour le 14 juillet 2008, Bachar Al Assad était l’invité d’honneur. Dans les positions diplomatiques, il y a presque toujours des arrière-pensées économiques. Que ce soit le pétrole, les ventes d’armes ou d’avions, nos relations internationales ont toujours donné la priorité au commerce par rapport au respect des droits de l’homme. Les sanctions économiques prises contre la Russie n’ont pas empêché l’annexion de la Crimée et n’ont pas réglé le problème ukrainien.
Il ne faut toutefois pas se coucher devant Poutine. Pour cela il faut une Europe forte avec une diplomatie unique et ferme, ce qui n’est hélas pas le cas. 
Jacques JEANTEUR
Militant du Modem des Ardennes
 

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