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ÉDITO DU 6 JUIN 2016. | Modem 56
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édito 1
 

ÉDITO DU 6 JUIN 2016.

LES NÉONICOTINOIDES  FONT PERDRE LE NORD  AUX ABEILLES…

….AUX SÉNATEURS AUSSI !!!

Le mois de mai est traditionnellement un mois euphorique pour les abeilles, où les nectars printaniers offrent un maximum de nourriture pour la prospérité des ruches… C’était cette année aussi le mois où les hasards du calendrier législatif offraient à nos sénateurs français la possibilité de confirmer le projet que leurs collègues de l’Assemblée Nationale avaient voté (58 députés présents sur les 577, il est vrai) dans le cadre du projet de loi de reconquête de la biodiversité. Jamais reconquête fut si mal baptisée !

Avant de juger du vote de nos sénateurs, penchons-nous sur le FOND de la question posée : les néonicotinoîdes. C’est quoi et pourquoi  doit-on les interdire, sans délai et sans remords ?

édito 2Objet de plus de 1100 études à charge, les néonicotinoides sont regroupés dans une classe d’insecticides présents sur le marché depuis 1995. Ce sont les plus toxiques pour les abeilles, mais également pour de nombreuses composantes de la biodiversité (vie aquatique, invertébrés- dont vers de terre, oiseaux, etc.). Selon le type de molécule, ils sont de 5 000 à 10 000 fois plus toxiques que le DDT, (insecticide interdit en France depuis 1972 pour sa nocivité sur la faune et la flore). Une autre étude indique qu’ils peuvent avoir un effet perturbateur endocrinien, notamment sur la thyroïde.

Dès leur utilisation en 1995 en France, on constate que  la mortalité des abeilles est passé de 5 % à 30 % voire 40 % selon les années, soit en moyenne la disparition de 300000 ruches par an.

Les néonicotinoïdes sont la plupart du temps appliqués sur les graines plantées par les agriculteurs et s’infiltrent plus tard dans le nectar et les pollens, lors de la floraison et induisent la perte d’orientation des abeilles, qui ne retrouvent plus leur ruche, baisse de la fécondité, moins grande résistance aux maladies… la littérature scientifique est préoccupante. Et les abeilles préfèrent une plante aspergée de ces substances, dérivées de la nicotine, plutôt qu’un produit d’origine plus naturelle, selon la très sérieuse revue Nature.

LE MATCH A TROIS ET LES LOBBIES EN ARBITRES DU DÉBAT…..

LES CITOYENS

édito 3En amont de ce vote pour le moins étonnant, la mobilisation citoyenne, tant auprès des élus qu’auprès du principal producteur BAYER, géant allemand de l’agrochimie, avait pris forme d’une pétition mondiale signée par 1,4 million de personnes, remise au producteur  lors de l’assemblée générale des actionnaires.

Les organes de presse avaient relayé l’initiative pour le principe qu’elle défend et parce que les initiateurs ne se contentaient pas de slogans, mais avaient fait œuvre d’éducation populaire. Elle réclame notamment l’arrêt de la commercialisation de deux substances, la clothianidine et l’imidaclopride, de la famille des néonicotinoïdes, pesticides soupçonnés de provoquer l’effondrement des colonies d’abeilles mondiales, sous le coup d’un moratoire de l’UE depuis 2013, tout comme le thiaméthoxame du suisse Syngenta, le fipronil BASF aussi objet de restrictions. Dans le reste du monde, ces quatre substances, vendues sous des marques comme Gaucho, Poncho ou Cruiser, continuent d’être utilisées librement.

édito 4 

Nombre d’élus avaient eux aussi été sollicités par des électeurs soucieux de préserver la vie de «nos sœurs de création«*, ou interpellés par le rapport de la FAO ayant défini que sur 100 espèces végétales cultivées fournissant 90% des aliments mondiaux, 71 étaient pollinisées par les abeilles, pollinisateurs essentiels «témoins et veilleurs au nom de toutes les espèces vivantes»* ou tout simplement informés du fait qu’avec la disparition des abeilles, 65 % des plantes agricoles sont menacées, soit 35 % de notre alimentation. 

LES DÉPUTES 

Lors de la deuxième lecture à l’Assemblée de la loi biodiversité, les députés adoptent un amendement prévoyant l’interdiction de ces pesticides, repoussant son application au 1er septembre 2018 (pour laisser le temps aux agriculteurs de trouver des alternatives) et prévoient un arrêté fournissant des «solutions concrètes aux agriculteurs confrontés à l’apparition d’un ravageur pouvant compromettre leurs récoltes». La liste des alternatives aux néonicotinoïdes sera déterminée sur la base d’un avis de l’Anses (l’Agence française de sécurité alimentaire et sanitaire) au motif que «Le législateur doit prendre ses responsabilités en interdisant l’utilisation de ces molécules, tout en permettant à la profession agricole de s’adapter».

LES SÉNATEURS

édito 5La Commission du Développement Durable du Sénat, dont les débats ne sont pas publics, supprime l’interdiction votée par les députés sensibles aux arguments du collectif d’associations démontrant que l’interdiction n’induirait pas de baisse de rendements et en phase avec le sondage IFOP (commandé par Agir pour l’Environnement), révélant que 76 % des personnes interrogées soutenaient l’idée d’une interdiction des insecticides néonicotinoîdes, toutes opinions politiques confondues…

Les députés par grande (ou peut-être déjà -trop grande prudence), avaient conditionné l’interdiction au report de sa mise en œuvre au ler septembre 2018. En dépit même de l’amendement sénatorial d’un «report du report» à horizon septembre 2022, hélas, les sénateurs ont suivi l’avis de leur Commission -mal nommée- du «développement durable» !

Certains d’entre eux, sont sans doute pour une forme moderne d’esclavage pour remplacer nos butineuses, telles les autorités chinoises confrontées à la disparition des pollinisateurs naturels, obligées de féconder manuellement et une à une, les fleurs des fruitiers http://www.maxisciences.com/abeille/abeille-en-chine-des-hommes-font-le-travail-des-pollinisateurs-disparus_art32446.html.

D’autres sont même hostiles à tout débat d’inspiration écologique, en phase avec le cri «l’environnement, ça suffit !» de N. Sarkozy, ignorant ou feignant d’ignorer qu‘en Europe 85 % des espèces cultivées dépendent des insectes pollinisateurs, soit la majorité des cultures fruitières, légumières, oléagineuses et protéagineuses.

QUE PENSER DE CELLES ET CEUX QUI ONT RETOURNÉ LEURS VESTES ET LEUR VOTE ? QUI SE PRESENTAIENT IL Y A PEU, A GRAND RENFORT DE POSES DANS LES JOURNAUX OU SUR LEURS BLOGS, COMME LES MEILLEURS DÉFENSEURS DE LA GENTE APICOLE ???

Je ne cite personne, suivez mon regard et la liste officielle des votant(e)s en dit plus que de longs discours

http://reponses.agirpourlenvironnement.org/neonicotinoides-senateurs/

LES LOBBIES ET LEURS INTERPRETES ZÉLÉS …

édito 6Les pressions des lobbiess agro-industriels ont-elles réussi aussi à intimider l’exécutif ? Jugez-en : le ministre Le Foll, dans une lettre précédant de peu leurs débats, invite les députés à éviter l’interdiction brutale par souci d’éviter les «distorsions» de concurrence avec les autres agriculteurs européens. «Peu surprise» Ségolène Royal, ministre de l’Environnement, dont on attendait moins d’empathie avec son collègue, dit «comprendre» la préoccupation de défense des agriculteurs, mais fustige cependant les combats d’arrière-garde sur le maintien des pesticides»…

A lire :http://www.terre-net.fr/actualite-agricole/politique-syndicalisme/article/indignation-d-ong-apres-le-vote-du-senat-205-119265.html

Parmi ceux qui «sauvent l’honneur» : Deux sénateurs DU MORBIHAN

Naturellement , certains élus -dont deux (sur trois) du Morbihan-  Joël Labbé (EELV) et Michel Le Scoarnec (PCF),  ont sauvé l’honneur, votant déjà en 2015 la proposition relative à la préservation des pollinisateurs, de l’environnement et de la santé et un moratoire sur les pesticides de la famille des néonicotinoïdes.

D’autres sénateurs restent heureusement fidèles à leur engagement notamment Chantal JOUANNO (UDI) François GROSDIDIER (LR), etc….

édito 10Cependant, certains ELUS qui avaient clamé leur attachement à la cause des abeilles et donc à celle de notre future alimentation, par leur vote contraire, leur abstention, leur désertion de l’hémicycle au moment du vote et aujourd’hui leur silence «assourdissant» ont renié leurs promesses et portent une lourde responsabilité sur l’augmentation de la dette environnementale qui pèse de plus en plus lourd sur notre économie.

IL EST ENCORE TEMPS D’AGIR …

Hélène DANEL

membre du CD Modem 56

adjointe au maire de Ste Hélène

 

 

* déclarations de François Bayrou 2011/2012 qui avait fait de la défense des abeilles un projet majeur dans son programme lors de la Présidentielle 2012.

http://mouvementdemocrate.fr/article/120128-bayrou-fne 

Signez et partagez la pétition maintenant ! 

http://neonicotinoides-senateurs.agirpourlenvironnement.org/

 

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