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Édito du 28 mars 2016. | Modem 56
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Édito du 28 mars 2016.

TRICHER, N’EST PAS JOUER !

Vendredi 18 mars, un accord de principe, entre l’Union Européenne et la Turquie, tente de trouver une issue respectable au drame des réfugiés irakiens et syriens.

 

 

Deux questions se posent à la suite de cet accord :

  • Que prévoit-il ?

  • Cette négociation était-elle utile au moment où la Turquie voit son état de droit se dégrader à vitesse «grand V», la liberté de sa presse bafouée, ses universités mises «sous cloche» et le Président Erdogan réactiver la guerre civile contre les Kurdes ?

Il est clair que la Turquie a exercé un véritable chantage aux réfugiés vis-à-vis de l’Union-Européenne et que celle-ci, empêtrée dans ses contradictions, y a cédé .

Je n’ inclue pas dans ce chantage le volet financier –Quoique, doubler la somme demandée dans le même weekend, pour passer de 3 à 6 milliards d’euros, y ressemble quand même un peu ! Mais il est normal d’aider financièrement la Turquie qui «accueille» sur son sol des millions de réfugiés. Mais, pour les mêmes raisons ne serait-il pas normal aussi pour l’Europe d’aider le Liban et la Jordanie…même si ceux-ci bénéficient de l’aide du H.C.R. tout comme la Turquie d’ailleurs  ?

2DITO 2Là où cet accord devient ubuesque, c’est  par la disposition du «un pour un», prévoyant que la Turquie accepte sans conditions, de reprendre des immigrés illégaux qu’elle n’aurait pas dû laisser rentrer en Europe, et lui renvoie en échange, des réfugiés légaux !!!

Disposition difficilement applicable, car les règles du Conseil de l’Europe et le droit international empêchent l’expulsion de groupes de réfugiés, chaque expulsé devant faire l’objet d’un jugement individuel.

«Chaque situation ferait l’objet d’un examen individuel avant tout renvoi en Turquie» :

en incluant cette phrase dans le texte de l’accord, les chefs d’État Européens, pensaient conférer une forme de légalité à cet accord.

Or, la Grèce ne dispose pas d’un nombre de juges suffisant pour examiner dans un délai raisonnable le cas de chaque personne susceptible d’être renvoyée. Dans la mesure où il est impossible de renvoyer les réfugiés de manière globale, la gestion de la situation s’annonce compliquée, voire impossible.

Là où le chantage est plus évident encore, c’est la demande d’exemption de visa pour les séjours de moins de 90 jours (soit dans les faits, l’instauration de la libre circulation en Europe de tous les ressortissants turcs). Et bien évidemment, la réactivation sur les négociations pour l’entrée de la Turquie au sein de l’UE.

Or, la Turquie n’est pas prête à satisfaire un grand nombre des critères nécessaires à son éventuelle adhésion à l’U.E., -loin s’en faut- : au moins, cinq chapitres de l’acquis communautaire, que souhaiterait rouvrir la Turquie, lui sont fermés. Telle la reconnaissance de Chypre, membre à part entière de l’Union Européenne, qu’elle n’a ni le souhait ni la volonté de reconnaître. Comment vouloir faire parti d’un club dont on refuse obstinément de reconnaître un des membres ? Sauf à entrer par effraction, en obtenant des exemptions, -à l’instar du Royaume-Uni !!-

Si la réactivation des négociations est un «gage» donné à la Turquie de la part des dirigeants européens, donner des espoirs infondés au peuple turc, c’est le tromper Ces mêmes dirigeants savent mieux que quiconque, que l ‘intégration d’un nouveau pays doit obtenir l’accord unanime des 28 membres de l’Union Européenne.

Et pour la France, le Président Hollande le sait, l’accord doit être ratifié, soit par référendum, soit par vote du Congrès obtenant une majorité des deux tiers.

Il faut le dire clairement : la Turquie a été et reste une grande nation, mais qui ne peut et ne fera jamais partie de l’Union Européenne.

Certes, il fallait bien trouver un accord, puisque des centaines de milliers de réfugiés passent par ce pays et que le dialogue est préférable à la confrontation, mais il eût été préférable de négocier un accord de partenariat économique privilégié entre l’UE et la Turquie.

L’accord est mauvais car il n’est pas «gagnant-gagnant». L’Europe sort perdante, face à une Turquie qui joue double, voire triple jeu aux Proche et Moyen-Orient, vis-à-vis de Daech, des Kurdes, et supporte des groupes djihadistes en Syrie, (à condition qu’ils soient sunnites tel Al Nostra, branche syrienne d ‘Al Qaida).

L’Europe a joué avec le feu, fermant les yeux au cours des dix années sur une islamisation rampante, via Erdogan et son parti AKP, en lui laissant espérer dès 2005 sa possible entrée dans l’U. E., marginalisant de ce fait, les forces kémalistes, (garantes de la laïcité turque et vraisemblablement les seules à pouvoir représenter le miroir idéologique d’une Europe laïque et libérale).

Un tel accord, entériné par les chefs d’États européens, implique qu’on considère la Turquie comme un pays sûr au niveau des droits ! Est-ce vraiment le cas ?

Au moment où j’écris, je ne peux m’empêcher de penser aux odieux attentats perpétrés par Daech à Bruxelles cette semaine.

ÉDITO 3Comme pour les attentats du 13 novembre à Paris, les services de police et de renseignements ont la preuve que certains membres de ces réseaux, se sont introduits en Europe via la Turquie, puis la Grèce, avec de «vrais-faux passeports» syriens et irakiens, (volés par Daech lors de ses offensives sur Mossoul en Irak et Raqqa en Syrie). Dès lors, comment peut-on faire confiance au «côté obscur» de la Turquie, dans cet échange du « un pour un » ?

Se poser la question, c’est déjà douter ! Et douter est le pire poison que les djihadistes peuvent induire dans l’esprit des Européens à propos des réfugiés, les dressant les uns contre les autres.

C’est la raison pour laquelle, l’Europe doit demeurer unie et protéger ses frontières extérieures. A cet égard il est non seulement inconcevable, mais criminel pour le Parlement Européen de n’avoir toujours pas adopté le PNR* à l’échelle de l’Europe. Pour des raisons de majorité introuvable, un cartel des « non », où se mêlent voix socialistes (même françaises), écologistes (même françaises) d’extrême gauche (même françaises) avec celles du Front National et des autres partis populistes européens, tel l’UKIP britannique, la commission des Présidents de groupe, n’a toujours pas mis ce projet de loi à l’ordre du jour du Parlement Européen.Mettant ainsi en échec, une partie de la sécurisation de l’espace européen.

Pour conclure si l’Europe, au nom de certains principes, n’a pas voulu parler avec Bachar-El-Assad, (dont les services nous proposaient la communication de la liste des Français ayant rejoint Daech en Syrie…), elle s’agenouille devant Erdogan, au nom de la «real politik».

Or, quand on se pique de «real politik», il n’y a ni sentiments, ni principes moraux, il n’y a que des intérêts. Et notre intérêt du moment n’est-il pas autant de se prémunir de la menace terroriste, que de réguler le flot des réfugiés ? En quoi Monsieur Erdogan serait-il plus fréquentable que le chef d’état syrien ? Pourquoi deux poids, deux mesures ?

Jean-Yves TRÉGUER

Président de la Fédération MoDem du Morbihan. 

édito 4PNR : « Passenger Name Record » fichier européen des données personnelles des voyageurs aériens dont l’adoption par l’Europe est réclamée avec insistance par la France, doit permettre une traçabilité des passagers dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et le crime organisé.

La directive sur le PNR date de 2011. Elle prévoit la création d’un fichier européen des données personnelles des voyageurs aériens – pour les vols depuis ou vers l’Union européenne – qui pourrait être croisé, avant leur entrée sur le territoire européen, avec des bases de données de personnes dangereuses.. 

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https://www.contexte.com/article/pouvoirs/refugies-laccord-entre-europeens-et-turcs-en-six-questions_48459.html?utm_medium=email&utm_source=transactional&utm_campaign=Newsletter+Hebdomadaire

 

 

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