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ÉDITO DU 15 JUIN 2015. | Modem 56
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ÉDITO DU 15 JUIN 2015.

POURQUOI LA FRANCE A-T-ELLE BESOIN D’UN NOUVEAU PAYSAGE POLITIQUE ?

La plupart des personnalités politiques, hormis quelques-unes, n’ont pas envie que les choses changent, dans la mesure où ils vivent bien confortablement, et que leurs supporters espèrent obtenir un jour également une place au soleil.  En fait, ils se préoccupent réellement peu de leurs concitoyens, auxquels ils ont «promis des jours meilleurs»… Ceci conduit les Français à perdre confiance, voire à ressentir de la haine envers leurs représentants politiques.

Ce constat amer a été fait par Jean LASSALLE, le député de la 4ième circonscription des Pyrénées-Atlantiques durant les 8 mois et les 5000 kilomètres de sa marche à la rencontre des Français. Couvrant un large éventail de la société française , simples citoyens, personnes en charge de responsabilités, ouvriers, paysans, chômeurs, chefs d’entreprise, élus locaux, parlementaires, préfets, représentants de la justice, de la gendarmerie, religieux, représentants syndicaux, journalistes, intellectuels, artistes… lui ont confié craintes, peurs, désespoirs, résignations, attentes et espoirs.

Jean LASSALLE en «homme résigné mais lucide », espère que «compte tenu de son niveau de civilisation, la France a une réserve d’intelligence et d’expériences et que si l’on réapprend à se parler et à s’écouter, ce ne sera pas la victoire du fracas mais celle de la lumière».

Mais depuis plus d’une décennie la France est bloquée. Les personnalités politiques les plus médiatisées entretiennent mépris, clivage, haine : lorsque la Gauche n’est pas au pouvoir, si la France va mal, c’est «la faute de la Droite», et inversement, lorsque la Droite n’est pas au pouvoir, «si tout va mal, c’est la faute de la Gauche» ! En réalité, droite et gauche traditionnelles (PS et UMP et leurs satellites respectifs) sont co-responsables de l’état de la France.

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Jean LASSALLE en page 57 de son livre «A LA RENCONTRE DES FRANÇAIS» confie : «Combien de députés étaient venus me voir pour m’assurer qu’ils se trouvaient en total accord avec moi et que j’exprimais tout haut ce qu’ils pensaient tout bas ? Combien de fois leur ai-je répondu: alors, pourquoi ne le dis-tu pas toi aussi ? Leur réponse ne variait jamais : Toi tu es libre, tu appartiens à un petit parti, mais nous, nous pourrions avoir immédiatement à subir des mesures de rétorsion, sans compter la menace de futures primaires. Le parti n’aime pas les francs-tireurs»…»

En effet nombre de députés hésitent à voter en opposition avec les consignes de leur groupe parlementaire, préférant respecter les décisions de leur parti politique plutôt que le mandat que leur ont confié leurs électeurs, au vu de leur profession de foi.

Ainsi, les «frondeurs» du PS ont «renoncé» à aller jusqu’au bout de leurs idées, tant ils ont eu peur qu’une dissolution de l’Assemblée Nationale les amène à pointer au chômage, comme de simples citoyens. En pratique donc, c’est un retour à la 4ième République où les députés, étaient élus à partir de listes établies par les partis politiques et où les électeurs donnaient mandat aux seuls partis.

A cela s’ajoute le mode de scrutin majoritaire de la 5ième République donnant alternativement les rennes du pouvoir aux deux grands partis (totalisant à eux deux 95 % des sièges avec environ 40% des suffrages). Et où plus de 50% des électeurs, qui ont fait confiance à des partis différents ne sont pas représentés à l’Assemblée Nationale ! Et si l’on ajoute abstentions, votes nuls et blancs, les députés de ces deux grands partis ne représentent qu’un sur 5 des inscrits sur les listes électorales !

Par ailleurs, certains agissements choquants sont à réprouver :

En 2005, le «NON» au référendum sur la constitution de l’U.E., après modification a été adoptée par l’Assemblée Nationale et le Sénat réunis en Congrès, au début du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Ceci constitue un abus de pouvoir et une injure au peuple français : une décision du peuple prise par référendum ne devrait être remise en question que par un nouveau référendum.

À l’inverse, le fait qu’un référendum puisse recevoir une réponse du peuple opposée à celle de l’Assemblée Nationale, met en évidence la non-représentativité des députés, avec pour logique une dissolution de l’Assemblée Nationale, le peuple ne pouvant être dissout !

birds 2On est donc très loin d’une démocratie représentative irréprochable si celle-ci est dénaturée de son objectif initial par l’hégémonie de certains partis politiques, si la «Liberté» de penser et de s’exprimer, un des symboles de la République, n’est pas respectée par des grands partis, notamment par celui qui se fait appeler «républicain», puisqu’il refuse les députés francs-tireurs ou frondeurs !

Conséquence fâcheuse qui impacte la vie du citoyen : durant les trois quinquennats de la 5ème République aucune réforme structurelle pour redresser la France n’a pu être mise en œuvre : par manque de volonté, de possibilité, ou d’imagination de ces «grands partis de gouvernement» ?

échiquierll apparaît plus que nécessaire de modifier le paysage politique d’une France dont 55 à 60% de citoyens s’abstiennent au fil des scrutins, par défiance – ou désespérance – vis-à-vis de partis incompétents, pour que de nouveaux comportements politiques voient le jour, qui induiront les réformes nécessaires au redressement du pays. Et seule l’ élection présidentielle remplit cette condition, où un candidat et le peuple sont en osmose (surtout lorsque la promesse d’un référendum dépassant le cadre d’une simple loi de moralisation de la vie publique et qui apporterait une meilleure représentativité des couches sociales au parlement et un financement différent des partis et des campagnes présidentielles).

Cette nouvelle organisation de la vie politique est un préalable salutaire pour que les Français, en citoyens responsables mieux représentés deviennent acteurs de leur destin pour un «meilleur vivre ensemble démocratique et solidaire»

Rémi THOMAS

militant Modem du Morbihan 

*«bandes dessinées créées sur le site BirdsDessines.fr et publiées avec l’autorisation de son éditeur qui ne peut être tenu responsable des propos tenus dans les phylactères.»

 

1 Commentaire

Très bon texte avec de bonnes références historiques.

Amitiés,

Boris.

Par GILLET, le 16 juin, 2015