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Actualités Démocrates de France du 23 novembre 2014. | Modem 56
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F.B.
 

Actualités Démocrates de France du 23 novembre 2014.

 La guerre de tranchées entre la gauche et la droite nous a conduits dans le mur. 

 Guillaume Durand la matinale du 19/11/2014 (Extraits).

 

Est-ce que vous considérez que d’ici la présidentielle, les socialistes via les départementales et les régionales vont disparaître du paysage politique ?

Le Parti socialiste est au bout d’une crise extrêmement profonde parce que c’est une crise qui touche à ce qu’ils croient, à ce qu’ils affirment, à ce que l’on appelle leur idéologie, leur vision du monde. Le mot de socialisme lui-même, à mes yeux, n’a plus grand sens. Les Français ayant vu tout cela, le choc entre ces affirmations et la réalité, le Parti socialiste est dans une situation critique, ils sont perdus en face de l’opinion.

Est-ce que vous considérez, comme Manuel Valls, que le FN est aux portes du pouvoir ?

Il ne faut pas se payer de mots dans cette affaire. Si les républicains sont cohérents, solides, s’ils savent ce qu’ils sont et où ils veulent aller, alors le risque d’extrémisme sera réduit. Si tout le monde fait n’importe quoi, alors on se trouvera dans une situation extrêmement grave.

Est-ce que vous considérez, ce matin, qu’il est possible que Marine Le Pen soit présidente de la République ?

 Je ne veux pas entrer dans ce genre de choses. Tout le monde est en train d’être prisonnier d’une fascination à l’égard de Marine Le Pen par des déclarations risquées, et pour moi, la question qui se pose à son égard n’est pas d’être paralysé en face d’elle, c’est de se demander si une des solutions qu’elle propose pour la France peut réussir, et est bonne pour le pays. Ma vision est celle-ci : les solutions proposées par le Front national sont mortelles pour la France. Pas gênantes, pas blessantes, mortelles.

Alors pourquoi de plus en plus de Français s’apprêtent à voter pour elle ?

Parce que de plus en plus de Français voient les dégâts d’un système politique classique qui est, lui, à bout de souffle et donc notre devoir est d’inventer et de proposer une voie nouvelle pour la France qui tienne compte à la fois des réalités et qui prenne en compte aussi l’extraordinaire potentiel, capacité d’un pays qui pour l’instant est paralysé.

Est-ce que vous considérez que la France n’est plus dirigée par François Hollande aujourd’hui ? Est-ce que c’est pour cela que vous réclamez une dissolution ?

Le problème de François Hollande est le même que celui des gouvernements précédents. On est sur une pente qui glisse depuis 15 ans peut-être et dont le déficit et la dette sont évidemment le symptôme le plus grave et le chômage le plus brûlant.

Si elle perd, il va falloir cohabiter est-ce que le Front national peut être au pouvoir ? 

Il a 2 députés sur 600 à l’Assemblée, vous voyez bien que ce système politique est absurde.

 Mais s’il y a dissolution, la gauche va perdre. il va falloir cohabiter ?

Il faudra que chacun prenne ses responsabilités.

Vous les prendrez, vous, par exemple ?Parce qu’Alain Juppé non, Nicolas Sarkozy on ne sait pas.

Il n’existe pas de responsable politique sérieux qui, placé devant une échéance comme celle-là, puisse reculer devant ses responsabilités. La vérité est que si cette échéance intervenait, évidemment tout le monde devrait prendre ses responsabilités.

Est-ce que vous considérez que Nicolas Sarkozy a eu tort de se prononcer pour l’abrogation de la loi Taubira ?

Il y a deux aspects dans cette affaire. Il y a les mots qui ont été prononcés et la manière dont cela a été fait. Nicolas Sarkozy est apparu comme cédant à la pression de la salle qu’il avait en face de lui et c’est cela qui a choqué et heurté beaucoup de gens. La salle a crié «abrogation» donc il a dit «bon, si vous voulez abrogation, d’accord ça ne coûte pas cher». Le mot «cela ne coûte pas cher» était me semble-t-il, quelque chose qui n’est pas très heureux. De ce point de vue là, il y a eu une erreur assez lourde.

Deuxième question : est-ce que l’on peut abroger une loi comme celle-ci ? Je ne le crois absolument pas. Je pense évidemment que personne ne va dissoudre des mariages antérieurs. On pouvait imaginer écrire la loi d’une autre manière, elle a été écrite ainsi, on ne va pas se remettre à inventer comme Nicolas Sarkozy l’a dit – et je ne comprends pas très bien ce que cela veut dire – «un mariage pour les homosexuels et un mariage pour les hétérosexuels», parce que c’est à peu près cela le mariage pour tous.

Alors vous êtes sur une ligne Juppé ou sur une ligne Bayrou ? Laisse-t-on le texte tel qu’il est, et vous êtes alors pour l’adoption ?

Je pense que l’adoption par les homosexuels existe depuis longtemps et elle continuera à exister parce qu’il y a 40 ans qu’en France les célibataires peuvent adopter. Et donc le nombre d’enfants qui sont élevés par des couples qui sont de même sexe est important, plusieurs dizaines de milliers. Donc poser des questions de société sous cette forme-là, ce n’est pas rendre service à la société française.

Pendant les mois qui viennent, on va vous redire à chaque fois que vous critiquez la politique du gouvernement, « oui, mais il a appelé à voter pour François Hollande, et là on se demande s’il n’essaie pas d’être le partenaire d’Alain Juppé ou plutôt de le doubler dans la dernière ligne droite.

Et bien vous vous trompez absolument. J’ai pour Alain Juppé le sentiment de quelqu’un qui pense qu’il peut rendre service au pays, qu’il est en situation aujourd’hui.

C’est son heure ?

Je pense que c’est son heure et en tout cas qu’il a l’expérience. Si Alain Juppé peut être élu Président de la République, je serai heureux de l’aider. Comme cela les choses sont claires.

Est-ce que vous avez des regrets concernant vos positions à l’égard de François Hollande ?

Aucun regret, jamais. Il fallait qu’il y ait une alternance en 2012, essayez de vous imaginer où en serait le pays autrement.

C’est exactement le contraire de ce que disent les sarkozystes : «si on était encore au pouvoir on ne serait pas dans cet état».

Nous avons sur ce point une différence, voire une divergence. La situation du pays était en 2012 extrêmement préoccupante, il fallait que le Parti socialiste soit placé au pied du mur pour que l’on voit ce qu’il en était de sa manière de gouverner le pays, de son projet et sa vision du monde en général.

Vous avez fait de la pédagogie négative.

Non, on a mis le Parti socialiste à l’épreuve – pour ma part je ne pensais pas une seconde que le projet économique était viable, je l’ai dit et on l’a vu – et d’une certaine manière pour le pays c’est plus sain. À présent, il convient que les responsables publics pensent l’avenir du pays et qu’ils y pensent de manière désintéressée, non pas pour eux-mêmes ou pour leur étiquette, mais pour ce que l’on pourrait faire en travaillant ensemble, au-delà des frontières politiques habituelles.

 Pour écouter la totalité de l’interview cliquer ici :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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