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Racisme contre Taubira : Le soutien «en différé». | Modem 56
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édito 1
 

Racisme contre Taubira : Le soutien «en différé».

Même à des moments un peu plus reculés de l’histoire de France, de notre histoire, jamais attaques aussi infamantes ne furent faites à une femme noire et ministre de la République qui plus est ! Aimé Césaire, toi père de la négritude, entend ce que je te rapporte : Elle a signé le pacte du silence !  M’entends-tu ? Elle a signé le pacte du silence. En faisant ainsi, elle a légitimé le soutien «en différé», et parfois du bout des lèvres,  des belles et hautes voix de notre pays. Même du plus haut des sommets, on s’est efforcé à réaliser le service minimum.

Et deux semaines plus tard, c’est bien d’une salve de réactions de soutien de la bien-pensance parisienne, des intellectuels et journalistes, que nous assistons. Hypocrisie quand je te tiens !

Non, la France n’est pas raciste. Oui l’homme peut-être raciste, et l’on est un certain nombre à s’y reconnaitre, noirs blancs, juifs, arabes, chinois…etc. Non les racistes ne sont pas qu’au Front National. La lutte contre le racisme doit être la cause de tous. Cette lutte-là, ne se mène pas que les jours pairs du mois ; cette lutte-là n’a pas à être décrétée à Matignon ou à l’Elysée au gré de l’actualité. Et quiconque scelle un compromis, quel qu’il soit, priorisant tel ou tel évènement au détriment de cette lutte, injurie les victimes de cette peste et les défenseurs de la cause antiraciste.

Et aujourd’hui dans ce pays qui est le notre, ce ne sont certainement pas les pétris du politiquement correct, les bourgeois-bohèmes toujours un tantinet narcissiques, les meilleurs défenseurs                                                                     de cette cause. Il serait toujours intéressant de regarder le taux de pénétration de ce qui est convenu d’appeler la minorité visible (une façon très «in» de désigner les autres non-européens)                     dans les espaces télévisuels ou dans les lieux de représentativité de la nation. Il est même possible que la défense par l’intelligentsia et la bobo-sphère sous la bannière du politiquement correct                 soit préjudiciable à la cause antiraciste.

Incontestablement le racisme, avec les propos qui le caractérisent, se banalise. Ce qui était le fait isolé d’un abruti, pénètre les écoles et touche en plein visage nos enfants. Bien sûr qu’il n’y a là que la restitution de ce qui se passe dans les foyers, et que cela ne présume en rien du caractère raciste de tel ou tel enfant. De plus, mes détracteurs  argueront le contraire en brandissant la défense de la cause «Léonarda» par ces mêmes adolescents. Avouons, sincèrement, qu’il ne s’agit pas de la même chose. Pas de confusion ! Pas plus quand on tend à confondre racisme et  xénophobie, racisme et islamophobie. La xénophobie, l’islamophobie et le racisme ne sont pas interchangeables. Le climat malsain d’une islamophobie générale larvée qui s’étend dans notre pays, parfois faussement couverte de laïcité, et la xénophobie traduisent des sentiments de peur ; la peur de l’autre, l’autre qui nous menace dans notre héritage. Tout autrement, le racisme exige la vision de l’autre dans sa différence phénotypique, et cela vis à vis d’une supériorité de tel ou tel phénotype ; et la crainte de ce que le père du racisme Gobineau appelle «la dégénérescence par le métissage.»

 

Dès lors, la thèse selon laquelle la situation socioéconomique du pays aujourd’hui, tend à faire banaliser les propos racistes ne tient pas debout. La crise économique ne justifie pas la crise morale, et encore moins son exacerbation. De tous les temps l’homme a été tenté par ce mal. Apprendre à le dominer distingue les nations civilisées. Aujourd’hui, parce qu’il menace la cohésion sociale, le vivre ensemble, le pacte républicain qu’il convient de le combattre et ce combat semble embarrasser la sphère politique d’aujourd’hui. Pourtant, il  va de la survie de notre modèle social. Ne pas vouloir voir cela est suspect. Livrés à eux-mêmes, les victimes et les coupables du racisme vont s’ériger en communautés prêtes à en découdre par les armes. C’est donc plus que des paroles qu’il faut, face à une telle menace.

 

 

                                                                       Darkaoui Allaoui* 

* médecin généraliste français natif de Mayotte, actuel Président du Modem des Ardennes

 

 

 

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