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L’EFFET DE SEUIL | Modem 56
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L’EFFET DE SEUIL

Mi septembre est l’époque où, traditionnellement, nous recevons notre avis d’imposition sur nos revenus. Cette année, comme l’année dernière, c’est à nouveau le drame pour de nombreux petits revenus, qui se voient réclamer un impôt alors que, jusqu’à présent, ils n’en payaient pas. C’est l’effet direct de la décision de figer, pour la deuxième année consécutive, le barème de l’IRPP .  Cette année, 1,2 millions de foyers sont concernés. Avec les 900.000 de l’année dernière, on dépasse les 2 millions de nouveaux contribuables en 2 ans, faisant passer le pourcentage de foyers payant des impôts de 50% à 55%.

Personnellement, je ne crie pas au scandale devant cette augmentation du nombre de foyers devant payer l’IRPP, car je trouverais normal que 100% des foyers le payent, en ne prélevant, bien sûr, que quelques Euros symboliques sur les petits revenus, et en observant une progression continue jusqu’au barème actuel. Cela permettrait de responsabiliser l’ensemble des petits revenus en leur faisant prendre conscience que l’État n’est pas cette providence anonyme qui doit tout prendre en charge, mais que l’État, c’est d’abord l’ensemble des citoyens, y compris eux mêmes, qu’il n’y a pas deux catégories de citoyens, les « assistés » qui ne paient pas et les autres qui payent, mais une seule, solidaire de toutes les dépenses de l’Etat, qu’elle contrôle par son bulletin de vote.

 Ce n’est pas mon propos aujourd’hui. Le vrai problème que met en évidence le phénomène rapporté ci-dessus, c’est l’effet de seuil. En effet, on pouvait lire dans le journal le cas d’une personne qui gagnait 1000€ par mois, et qui, après son augmentation de 1,2% (soit 12€ par mois) se voit réclamer aujourd’hui un impôt sur le revenu de 450€ (près de 40€ par mois), alors qu’elle n’en payait pas jusqu’à présent. Elle attend maintenant avec angoisse son avis de taxe d’habitation de l’ordre de 400€, dont elle était dispensée jusqu’alors, car non imposable. Et comme l’avis de non imposition ouvre d’autres droits comme les transports gratuits, la médiathèque gratuite, la cantine gratuite etc., selon les communes, ces 12€ de plus par mois vont en fait lui coûter plus de 100€ par mois : une fortune quand on ne gagne que 1000€ par mois !

On se demande parfois pourquoi ceux qui sont en situation précaire ne font pas plus d’efforts pour s’en sortir. La réponse est là : s’ils trouvent un travail, ils vivront moins bien qu’avec leur RSA. Et, comme les mesures sociales vers ces petits revenus ne cessent d’augmenter, c’est vraiment un maintien dans la précarité de toute une frange de la population que l’Etat entretient ainsi, sous couvert de justice sociale.

Si, malgré cela, certains veulent faire l’effort et le sacrifice de travailler et de chercher à s’élever ensuite dans l’échelle sociale par leurs efforts au travail, ils vont voir leur salaire augmenter, mais pas leur niveau de vie, tant qu’ils n’auront pas atteint un niveau de salaire supérieur aux plafonds sociaux. En effet, à chaque franchissement d’un plafond, la perte brutale des prestations associées (prime de rentrée scolaire, aides diverses au logement, etc.) coûte souvent plus cher que l’augmentation à l’origine de cette perte.

Devant tous ces obstacles, il faut vraiment une sacrée force de caractère à celui qui cherche à s’en sortir pour ne pas se décourager !

Donc, en matière d’aide aux « plus défavorisés », comme on dit, la priorité ne devrait pas être de donner toujours plus aux plus petits revenus, mais de lisser les baisses de prestations liées au dépassement de plafond, de manière à ce que les augmentations de revenus se traduisent toujours par une augmentation du pouvoir d’achat.

  Yves Le Coroller

 

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